INSTITUT D'EGYPTE


L’Institut d’Egypte regroupe, à l’instar de l’Institut national, l’élite des chercheurs français de l’époque. Fondé par Bonaparte le 22 août 1798 au Caire, il comprend quatre sections (mathématiques, physique, économie politique, et littérature et arts), chacune constituée de douze membres. Bonaparte est lui-même élu membre de l'Institut dans la section des Arts mécaniques. Cet Institut a pour mission de réaliser sur place différentes études et de diffuser la connaissance. Après avoir changé plusieurs fois d’adresse et de nom de baptême depuis sa création, le siège de l’Institut d’Egypte est refondé en 1880 et à nouveau installé au Caire, où il existe encore.

Mathématiciens, chimistes, physiciens, astronomes, médecins, pharmaciens, mécaniciens, naturalistes etc. tous ces scientifiques ont été choisis entre janvier et avril 1798 par les grands directeurs, polytechniciens Monge, Berthollet, Fourrier et Costaz pour accompagner le général Bonaparte dans sa campagne d’Egypte, le 19 mai suivant.
Un militaire, le général Caffarelli de Falga, est chargé par le Directoire de contribuer à la constitution de cette commission. Considérés comme appartenant à l’élite de la France dans leurs disciplines respectives, ces scientifiques travailleront pendant trois ans sans relâche.

Installés dans le palais du faubourg de Nasrieh, au Caire, un quartier très vite désigné comme étant celui de l’Institut, les douze membres que compte chacune des quatre sections, font vivre cet académie comme une sorte de « cité des sciences ».

On y dépose des échantillons minéralogiques, des animaux naturalisés ou conservés dans de l'alcool, des costumes d’indigènes, des vestiges antiques. On y fait des communications sur l’anatomie de l’aile de l’autruche, par exemple, et on y organise des réunions pour s’interroger sur le lieu d’implantation d’un hôpital ou bien sur la manière de purifier l’eau du Nil ..


En fait, il faut avoir en tête que « le mot « Institut » renvoie à une institution, laquelle peut avoir plusieurs adresses et non pas une seule. Quant à ‘Institut de France’, il désigne l’assemblée de savants qui le composaient et non pas un bâtiment. Napoléon Bonaparte assistait aux réunions de cette Académie savante, dont le président changeait tous les trois mois et les militaires avaient le droit d’assister aux réunions scientifiques », souligne l’actuel secrétaire général de cette bibliothèque et de l'Institut, le Dr. Abdel Rahman Al Charnoubi.

Au-delà de la collecte d’un matériel d’études, « une grande partie du travail accompli par les chercheurs consiste dans la mise en place de méthodes bien connues des scientifiques de l’époque », souligne Jean-Marc Drouin, notamment en ce qui concerne « le repérage dans l’espace, préalable à toute enquête géographique », ou bien encore le cheminement à respecter pour correctement décrire, nommer et classer selon les règles préconisées une cinquantaine d’années plus tôt par le naturaliste suédois Carl von Linné ( contemporain du Français, le comte de Buffon).

Les fruits des travaux effectués sur place par les chercheurs seront rassemblés, au retour en France, et prendront une forme définitive dans la Description de l’Egypte, une publication qui s'étalera entre 1809 et 1825 et qui représente, jusqu’à nos jours, le premir savoir propre sur l'Egypte et un monument éditorial.
Que reste-t-il de nos jours de ce brillant Institut ? Une bibliothèque, très riche, mais très peu fréquentée, au grand regret d’Abdel Rahman Al Charnoubi, qui l’a confié à Gaby Lteif, de RMC Moyen-Orient : « la preuve, lorsque vous êtes arrivés chez nous, vous n’avez trouvé personne, même pas un seul client. Les visites que nous recevons sont très rares. »



« Sur les étagères, ajoute le conservateur, se pressent les livres laissés par les savants avant leur retour en France. Certains datent des XVII ème et XVIIIème siècles et sont d’ une grande valeur patrimoniale. Nous disposons de plus de 32 000 livres, parmi lesquels d’excellentes collections de Voltaire et des ouvrages sur la Constitution française. Malheureusement, la culture en Egypte n’est pas imprégnée de la culture française et personne ne se rend à cette bibliothèque, exceptés quelques lettrés qui s’intéressent à l’histoire, la littérature, les arts, et les monuments historiques, et qui maîtrisent la langue française. »



Para saber más
http://www.rfi.fr/sciencefr/articles/104/article_71100.asp


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